La terrasse
Huile sur toile : 80 x 100 cm
J'ai réalisé ce tableau en 2004, je crois...Je ne suis plus certaine de la date.
Ce dont je me souviens, ce sont des deux amies avec qui je peignais très souvent à l'époque
et que je suis heureuse de retrouver de temps à autre quand je reviens en Languedoc.
Nous nous réunissions à la maison et très souvent chez Hélène aussi.
Tout dans sa villa ravissante, m'inspirait : le petit fauteuil crapaud recouvert de tissu à carreaux rouges,
un bouquet de tulipes sur une console, le chien de la maisonnée : Léo,
les jarres d'Anduze sur la terrasse...
En fin d'après-midi, on délaissait les pinceaux et Hélène nous offrait un thé au miel avec des petits gateaux.
L'hiver on s'asseyait dans les canapés moelleux près de la cheminée où brûlaient quelques bûches.
L'été, on s'installait dehors. J'adorais les pétunias à profusion dans les gros pots tout autour de la maison et de la piscine.
Souvent nous bavardions sans voir les heures passer.
Je me rappelle une séance peinture chez nous, cette fois, en juin ou juillet.
Hélène et moi avions planté les chevalets sous les chênes verts.
Elle avait apporté une petite toile sur laquelle figurait l'esquisse délicate d'un bouquet de pivoines qu'elle souhaitait terminer.
Hélène travaillait toujours dans une palette très féminine de tons pastels et harmonieux.
De mon côté, je commençai avec les brosses en soie de porc à dessiner à gros traits la terrasse devant nous
et les lauriers roses en pleine floraison dans leurs pots de terre cuite.
Cela me plaisait bien de badigeonner la toile d'un joli jaune paille pour figurer la façade en crépi de la maison,
de cette même couleur que le sable des plages et la pierre calcaire chauffée au soleil.
La chaleur était cuisante et j'avais totalement éliminé dans ma représentation les reliefs et jusqu'à l'idée d'une ombre.
Les tons étaient bruts, simples. Le gris bleuté des volets contrastait avec la clarté dorée des murs.
Avant une exposition hivernale, je m'avisai un jour de modifier ce tableau.
J'ajoutai des tâches bleutées sur les dalles du sol et aussi une silhouette, me ressemblant vaguement,
dans l'embrasure de la porte-fenêtre. Je ne suis pas sûre d'avoir bien fait.
Dans l'atelier, je crois que j'ai oublié un peu mes impressions de départ : la lumière implacable,
l'abscence d'air, une certaine léthargie à l' heure normale de la sieste, toutes mieux rendues je le pense, dans ma première version.
En art, j'aime qu'il y ait surtout du sentiment.
Il faut être ému par ce que l'on va peindre, frémir, vivre !
et ensuite il faut savoir s'arrêter à temps, quand la fraicheur de l'ébauche est encore palpable.
Tout artiste honnête a envie de progresser au fil des années dans son expression vers une certaine épure.
Le plus simple est toujours le plus difficile.
Le fauteuil à carreaux
Huile sur toile 80 x 80 cm
Jarre d'Anduze
Huile sur toile 60 x 120 cm
Bouquet de tulipes
Huile sur toile