PHILODENDRONS
Acrylique sur toile 40 x 40 cm
Monstera deliciosa...Monstre délicieux...Tout un programme...
Beaucoup ignorent sans doute que c'est le nom des philodendrons les plus couramment vendus dans les pépinières.
Il est vrai qu'il sont tout en arabesques gracieuses et envoutantes.
On peut en dessiner les contours d'un trait continu, à la manière de Cocteau et revenir au point de départ, après de multiples virages.
Leurs feuilles ont des trous comme le gruyère. De leurs motifs, on s'amuserait bien à faire des pochoirs.
Matisse aimait leur graphisme. On peut en voir dans beaucoup de ses tableaux.
A la fin de sa vie, quand il était fatigué et malade et qu'il ne pouvait plus tenir debout devant un chevalet, il en découpait encore
dans des papiers colorés qu'il demandait à son assistante de placer sur la toile.
Une première fois j'en ai peint, pour agrémenter un nu, qui sans être une copie s'inspirait d'un dessin de Matisse.
Ca et là, depuis, j'en ai introduit dans quelques tableaux : sur un tryptique orné de perroquets,
ou sur une autre toile en mélange avec des orchidées.
Cette fois, les philodendrons occupent tout l'espace de la toile. Nul besoin de les accompagner d'autre chose.
Il sont à eux seuls un objet décoratif, une incitation à la rêverie,
un peu comme les dessins mouvants de l'écume sur l'eau
que l'on regarde sans se lasser quand on se penche à la poupe d'un navire.
J'ai réalisé cette peinture chez une amie, en m'attablant à un petit guéridon devant un specimen de son jardin.
Karin devant son chevalet brossait à l'huile pendant ce temps un petit bouquet d'arums blancs et rouges
et Sylvia, une autre invitée, commençait une nature morte : quelques légumes disposés sur une table.
Au milieu de la matinée, Karin qui est allemande, nous servit un Apfelstrudel, gâteau aux pommes délicieux avec un thé vert.
On travailla encore un peu tout en bavardant et Sylvia et moi eûmes juste le temps, puisque c'était l'heure de partir
de ranger rapidement nos affaires dans les voitures avant d'essuyer une grosse pluie tropicale.
Pour élaborer de grandes toiles, j'aime être seule dans mon atelier, il me faut de la concentration,
de l'espace et à disposition tout mon matériel : pots, brosses, couteaux ...
Pourtant j'apprécie beaucoup aussi ces heures conviviales
où nous nous retrouvons à plusieurs pour décorer des calebasses ou peindre sur des petits formats.
Danielle qui a partagé beaucoup de ces moments et qui va quitter bientôt définitivement le Brésil va emporter
dans sa Belgique natale, mon petit tableau de philodendrons verts tendres sur fond orangé, la couleur de la latérite...
Je garderai en souvenir quant à moi de très belles assiettes sur lesquelles elle a reproduit magnifiquement
dans des teintes vives et joyeuses, des paysages naifs brésiliens tirés de l'oeuvre de Tarsila do Amaral.
Je crois que je n'en ai pas fini avec les philodendrons, ces plantes grimpantes qui "aiment les arbres"...
Déjà, j'ai dans la tête, d'autres projets de peintures pleines de méandres esthétiques et mystérieux.
Nu inpiration Matisse
Huile sur toile 130 x 160 cm
Le Paravent aux perroquets
Acrylique sur toile 150 x 180 cm
Orchidées passionnément
Acrylique sur toile 100 x 100 cm
Philodendron
Acrylique sur calebasse