Dans la Fumée des Feux
(Huile sur Toile 1,00 m x 1,00 m)
Se réveiller dans l'obscurité... Attendre le matin...
Maudire les chiens du quartier qui hurlent toutes les nuits et interrompent ce moment béni de l'endormissement où l'on ne pense plus .
Il arrive que l'on ait besoin de tromper son inquiétude. Je me console des choses tristes en essayant de créer du beau ...
Cette évasion dans l'inconscience, je la retrouve en peignant, absorbée par mon travail.
J'ai commencé une toile dont l'atmosphère est différente des précédentes, très lumineuses, aux couleurs vives, joyeuses.
Une envie de traduire de la nostalgie, de la douceur, une ambiance feutrée, les nuances pastel de la paleur d'un jour sans lumière,
d'un matin enfumé par les incendies, qui ont cessé mais qui ont fait rage toute la nuit, et laissé ce brouillard intense mêlé de poussière grise
et créé tous ces nuages qui partent du sol et montent vers un ciel blanc au lieu d'être bleu .
Au premier plan, je mettrai des couleurs plus intenses, plus contrastées,
mais derrière le mur d'enceinte et la grille d'une entrée de propriété qui coupent le tableau vers le milieu, la végétation est moins distincte.
La fumée des feux a tout envahi.
On distingue le début d'une haie qui doit border l'allée d'accès à la maison et derrière , ce sont des volutes grisâtres, blanchâtres,
très légèrement violettes ou bleutées qui partent à l'assaut de la moitié supérieure de la toile
Sur les côtés, la couleur plus sombre laisse imaginer qu'il y a de grands arbres.
Deux cocotiers seulement, aux troncs fins sont distincts. Leurs palmes se courbent vers le sol...
On dirait des traits de crayon gris Conté que l'on aurait un tantinet verdis.
Les barreaux de la grille sont à peine visibles , mais marquent la limite entre les choses distinguables et celles qui ne le sont plus ,
comme si la fumée avait décidé de préserver l'intimité de la propriété.
Les pavés ocre devant l'entrée sont devenus rose pâle dans cette lueur matinale où le soleil ne parvient pas à percer...
J'ai peint en dernier ces plantes dont je ne connais pas le nom, en multipliant les verts de leurs feuilles.
Durant la promenade qui a inspiré cette toile, ce sont elles que j'avais surtout remarquées, presque brillantes,
comme si elles avaient concentré sur elles la seule clarté disponible ...
Elles sont au centre du tableau,
plus ou moins penchées, et dansent sur fond de camaieu de gris, une sorte de ballet étrange ...
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